Un reportage de Melissa Claudie Philippe
Le mercredi 14 mars 2018, le PEEC a tenu son second webinaire ouvert. Cet événement est organisé pour donner suite au webinaire de transfert d’expertise sur les retombées de l’entrepreneuriat éducatif dans la Péninsule acadienne. Les participants ont eu l’opportunité de poser des questions à Gaetan Lanteigne, enseignant en gestion de la petite et moyenne entreprise (PME) au Collège communautaire du Nouveau-Brunswick (CCNB). Les réponses ont touché 2 aspects en particulier :
- Les aspects techniques du programme d’entrepreneuriat éducatif du CCNB, dans son ensemble
- Des valeurs importantes pour la réussite d’une telle initiative d’envergure
Les aspects techniques du programme d’entrepreneuriat éducatif du CCNB, dans son ensemble
Quels sont les critères d’admissibilité au club entrepreneur étudiant (PhénoMène inc.) du CCNB — Péninsule acadienne ?
Réponse : Le club se veut le plus inclusif possible, c’est-à-dire ne rejetant aucune discipline pertinente au projet. Sinon, les critères d’éligibilité se limitent à l’inscription à un programme d’études au collège, avoir une certaine maturité et avoir réussi son cours de Mathématiques de 1re année.
Comment réconcilier les intérêts d’étudiants venant de disciplines différentes ?
Réponse : Le club entrepreneur étudiant propose des ateliers qui rejoignent tous les étudiants, peu importe leur arrière-plan. En optant pour des thématiques et des personnes d’expériences qui inspirent à se développer personnellement et en offrant des opportunités de mettre ses talents au service de la communauté, tous les étudiants peuvent se sentir interpellés par les activités du club. De plus, l’approche innovatrice utilisée et le dynamisme du programme dans son ensemble constituent des attraits non négligeables.
Le programme de développement personnel est-il obligatoire ?
Réponse : Le programme de développement personnel n’est pas obligatoire. Étonnamment, bien que facultatif, il s’agit d’un programme qui attire beaucoup les jeunes du collège. À cette date, 1 seul étudiant ne s’y est pas inscrit depuis que le programme est instauré, il y a 4 ans.
Quel outil utilise le CCNB pour gérer le contenu des formations offertes.
Réponse : Dans le programme de gestion de la PME, qui est un programme spécial, en ceci qu’il fait partie intégrante de la vision axée sur la culture entrepreneuriale, nous utilisons la plateforme de télé-enseignement Blackboard. Ce dernier offre beaucoup de facilité pour la mise en ligne de contenu et l’accès en tout temps par les étudiants.
Quel est l’impact du programme sur les étudiants ?
Réponse : Les différents sondages menés auprès des étudiants témoignent d’une augmentation significative de leur engagement et de leur persévérance scolaires. En effet, ces deux indicateurs sont plus élevés que la moyenne des étudiants du CCNB ce qui nous laisse à penser que ces résultats découlent des effets du programme.
Monsieur Lanteigne en profite pour préciser que le modèle SCALE-UP (Student Centered Active Learning Environment for Undergraduate Program, connu en français sous l’acronyme PECT, soit Pédagogie en environnement collaboratif et collectif) en implantation est un modèle pédagogique novateur qui sera également mis en œuvre dans 2 ou 3 salles de classe d’un nouvel édifice au CCNB de Shippagan. Ce modèle nécessite des investissements en aménagement et pour l’acquisition de technologies. Les impacts de ce modèle renforcent la confiance des dirigeants qui sont dorénavant en faveur d’une utilisation plus large de ce modèle pédagogique très apprécié des étudiants et qui possède un pouvoir d’attraction certain.
Des valeurs importantes pour la réussite d’une telle initiative d’envergure
Qu’est-ce qui vous motive dans un tel projet ?
Quand J’ai commencé mes études en 1999, je ne savais pas quoi faire, jusqu’à ce que rencontre une enseignante qui croyait en mes potentiels et qui à travers ses encouragements et son mentorat, m’a donné le goût d’entreprendre. Cette valeur ne constitue pas uniquement en une passion pour l’entrepreneuriat, mais encore est un élément essentiel pour se prendre en main et progresser dans les différentes facettes de son existence. C’est pourquoi j’ai décidé de devenir une étoile pour guider mes étudiants.
Y a t-il des livres qui vous ont influencé ?
La loi de l’attraction a changé ma vie. Et des livres comme : “Qui a piqué mon fromage ?” “Le barbier riche”, “Zéro limite” et “Le secret” sont de bonne référence pour ceux qui veulent s’automotiver. Cependant, tout lecteur avisé doit savoir que le bonheur ne se résume pas à la définition personnelle qu’en ont les auteurs de ces ouvrages. Il s’agit pour chacun d’avoir sa propre définition de ce concept universel, mais dont chacun s’approprie à sa manière.
On reproche à « Le secret » que les gens ne passent pas forcément à l’action. Que répondriez-vous à cette critique ?
Il n’y a pas de résultats sans action et pas d’action sans objectif. C’est pourquoi à la première journée du programme de gestion de la PME, nous accompagnons les étudiants à la conception de leur propre carte routière, c’est-à-dire, une suite d’objectifs qu’ils pensent pouvoir atteindre sur une période donnée. Je les accompagne vers l’atteinte de ces objectifs tout au long de leur cheminement dans le programme. Cette démarche leur permet de développer, en quelque sorte, leur pouvoir d’action et de comprendre l’importance d’avoir des objectifs dans la vie.
C’est fort intéressant de constater que les déterminants du succès du programme d’éducation entrepreneuriale du CCNB vont au-delà d’une planification minutieuse des initiatives et d’une offre de services pertinente. Au regard du témoignage de M. Lanteigne, nous nous rendons compte que l’implication de leaders qui incarnent les valeurs à transmettre est tout aussi importante. Dans le cas de cet enseignant en PME, ses propres découvertes, les expériences qui l’ont façonné, ses valeurs et sa philosophie de la vie sont des éléments qui alimentent la logique de ses actions enseignantes et qui en rajoutent de la signifiance.
Merci à Gaetan Lanteigne pour sa foi et ses convictions qu’il a mises au bénéfice de centaines d’étudiants et d’étudiantes jeunes et matures depuis 15 ans. Tous lui doivent une fière chandelle. Nul doute que son exemple en inspirera plus d’un.