En octobre 2019, Valérie Laliberté et Elizabeth Coulombe ont lancé une demande de financement sur la plateforme Kickstarter. Leur produit Tero pourrait révolutionner notre façon de gérer les déchets compostables et par la même occasion, en réduire la quantité. Les deux jeunes femmes, dont l’une est finissante au Cégep Limoilou, ont été reçues en entrevue à Radio Canada jeudi, le 17 octobre 2019. Fébriles, elles ont expliqué qu’en 72 heures, elles ont ramassé près de 1.4 million de dollars pour la production et la livraison de près de 3200 unités du petit électroménager qui transforme les déchets en fertilisant, par un processus de déshydratation rapide et efficace.
En moins de trois heures, il est capable de réduire de 90 % le volume des déchets de table, et les transforme en une fine poudre qui ressemble à du thé. Il fonctionne grâce à une technologie de broyage et de séchage sans odeur. Il serait le seul produit au monde aussi performant et rapide.
4 leçons de concrétisation d’une idée d’affaires
- L’information : Les deux entrepreneures mentionnent qu’elles avaient remarqué qu’une technologie semblable fonctionnait en Corée afin de réduire le poids des déchets domestiques. Alors pour réduire les coûts associés à la gestion des déchets, les Coréens utilisent des déshydrateurs. Cependant, selon les entrepreneures, il n’y a pas de produit qui le fait de façon aussi efficace que Tero. La connaissance de ce qui se fait ailleurs a été une grande inspiration pour Valérie Laliberté et Elizabeth Coulombe. Autrement dit, rien ne vient de rien!
- Les besoins et les tendances novatrices : Un autre aspect de l’information consiste pour l’entrepreneur à rester à l’affût de tout ce qui se passe dans son domaine d’intervention: la législation, les besoins, les enjeux et les tendances novatrices. Les deux jeunes femmes ont fait mention de la ville de Gatineau qui imposait un maximum de 120 litres de déchets par adresse aux 2 semaines. Donc, la réduction du poids des déchets des citoyens est devenue une réelle préoccupation. Ce procédé innovateur déjà existant en Corée a donc été adapté afin de répondre aux besoins suscités par de nouvelles réglementations québécoises!
- La créativité : On pense souvent qu’un entrepreneur créatif est celui qui arrive avec une idée de produits ou de services complètement originale. Le cas de Tero démontre clairement que la créativité consiste aussi à améliorer ce qui existe déjà, d’en réduire la grosseur et de l’amener sur le comptoir de la cuisine!
- Le prototype : Comment passe-t-on d’une idée à un prototype? Quelles démarches ont été entreprises par ces jeunes femmes afin d’étudier la faisabilité technique de leur produit? Quelle compagnie a produit leur prototype? À quel prix? Beaucoup de jeunes entrepreneurs étudiants ont des idées géniales, mais comment sont-ils accompagnés dans la recherche et la réalisation d’un prototype?
- L’entrepreneuriat féminin : Des femmes qui se mettent ensemble pour réaliser de grandes choses, c’est possible! Des femmes solidaires qui croient qu’elles n’ont pas de limite, cela existe! Une entreprise créée et gérée par des jeunes femmes qui proposent des solutions pour faire face aux problèmes relatifs à notre empreinte écologique, cela se fait!
En dernier lieu, la vidéo promotionnelle de Tero a été produite en anglais pour rejoindre probablement un plus large public à l’extérieur du Québec. Que se serait-il passé si la campagne avait été faite en français? On ne connaîtra jamais la réponse… Pour ma part, je pense qu’en matière d’entrepreneuriat Shakespeare et Molière ne nagent pas dans les mêmes eaux!
Pour lire l’article paru dans le Journal de Québec, cliquez ici et pour voir le compte FB de la compagnie, cliquez sur ce lien.
