Une innovation pédagogique au cégep de Limoilou
Le « Reverse Pitch » du Laboratoire collégial d’innovation touristique, dont la première édition s’est tenue cet automne avec la précieuse collaboration du parcours entrepreneuriat-études du cégep Limoilou, est en train de devenir un événement signature dans le cadre du cours Coordination d’un événement touristique. L’événement dont la gestion est entièrement assurée par les finissants en tourisme permet aux étudiants de sélectionner une problématique réelle soumise par une entreprise touristique. Les étudiants travaillent à solutionner cette problématique au cours de la session suivante.
Un problème de temps
Le cours dans lequel ils développent la solution se donne en formule condensée, en raison d’un stage terminal en entreprises lors des 5 dernières semaines de la session. Il va sans dire qu’une session de 10 semaines, c’est un véritable défi pour les étudiants afin de sélectionner une problématique sur laquelle travailler. Madame Karine Germain, enseignante en tourisme au Cégep Limoilou a exploré plusieurs pistes de solutions. Le « Reverse Pitch » a donc été créé pour permettre de sélectionner les problématiques au préalable et répondre à cette contrainte de temps.
Le « Reverse Pitch » permet de s’assurer que tout le monde est prêt dès le début de la session intensive d’hiver. L’activité permet aux étudiants de cibler des problématiques lors de la session précédente. Tandis qu’ils seraient obligés de trouver ces problématiques par eux-mêmes à l’intérieur des 10 semaines allouées pour le développement de la solution. On est très heureux de la réponse des entreprises. On constate que notre activité répond aussi à leur besoin puisqu’on a eu plus de propositions qu’on pensait (le double)!
Karine Germain
Pour ceux qui sont peu familier avec ce concept, cette initiative renverse le paradigme du « Pitch » en permettant aux entrepreneurs établis d’expliquer leurs besoins, leurs enjeux en innovation et de convaincre des jeunes pousses de travailler avec elles afin de solutionner leurs problématiques. Dans notre cas, les étudiants jouent le rôle des jeunes pousses.
Aller plus loin ou offrir des outils stratégiques
Eurêka! C’est lorsque Valérie Huppé, sa collègue et conseillère en entrepreneuriat au cégep Limoilou publie une esquisse de son calendrier de conférences et d’ateliers que l’idée d’une collaboration vient à l’esprit de Mme Germain. L’intrapreneure est déjà en quête de solution pour trouver du contenu spécifique visant à bonifier la formation des étudiants. Elle proposera à Valérie Huppé de faire participer ses étudiants à certaines activités du parcours entrepreneuriat-études afin de bonifier leurs compétences stratégiques. Ça n’a pas été long. Résultat : dès les premières semaines, les étudiants s’outillent pour développer des solutions à des problématiques qui leur tiennent à cœur.
Et c’est là que notre collaboration prend tout son sens, car le cours Projet de fin d’études devient un Laboratoire collégial d’innovation touristique. En plus du soutien des enseignants titulaires sous forme de coaching, ils reçoivent des formations et conseils d’expert du parcours entrepreneuriat-études. Ils sont donc initiés aux compétences entrepreneuriales. Je crois que cette approche est gagnant-gagnant, car ça nous permet d’aller plus loin dans les compétences à développer chez les étudiants et cela permet d’impliquer davantage d’étudiants dans le parcours entrepreneuriat-études. Nos étudiants en tourisme sont fort occupés. En adoptant une approche inclusive dans le cadre du cours, et directement appliquée à leur projet de fin d’études, je suis certaine qu’ils profiteront de cette collaboration et en sortiront grandis.
Karine Germain
Au lieu de faire le travail en double, les nouvelles partenaires et collaboratrices ont décidé d’unir leurs forces. Le programme de tourisme amène une vingtaine d’étudiants aux activités du parcours entrepreneuriat-études!
Le secret le mieux gardé de Valérie Huppé
Valérie Huppé, en tant que conseillère en entrepreneuriat au Cégep Limoilou, demande à chaque département d’avoir un agent de liaison afin de relayer les informations concernant l’entrepreneuriat à tous les enseignants. Chaque année ces agents attitrés participent à une réunion de début d’année pour faire valoir les services qu’ils offrent aux étudiants et par extension aux enseignants qui veulent utiliser l’entrepreneuriat comme outil d’enseignement. Pour ces agents de liaison, la connaissance de ces ressources internes peut leur éviter le fardeau de réinventer la roue!