Un reportage de Melissa Claudie Philippe
LE CAMP, le 28 février 2018. J’entreprends Québec est un organisme qui s’est donné la mission de « générer l’étincelle entrepreneuriale et de tisser des liens forts entre passionnés ». Dans le cadre de la journée collaborative des répondants du PEEC, J’entreprends Québec a organisé OpenBook, un événement qui a permis de mettre en présence différents acteurs du système entrepreneurial de Québec avec les répondants du réseau PEEC de plusieurs régions. Durant 3 heures animées, onze panélistes ont démystifié les enjeux et le succès des écosystèmes entrepreneuriaux d’ici et d’ailleurs.
Au début de l’événement animé par Francis Drolet, Raymond Robert Tremblay, coordonnateur du PEEC, a tenu une courte allocution pour réitérer l’importance du regroupement des différents expertises et domaines de l’entrepreneuriat pour créer un écosystème capable de propulser les jeunes entrepreneurs. Encore faut-il réunir les acteurs les plus en accord avec les valeurs que l’on veut transmettre aux étudiants du collégial. Car la société québécoise pourrait grandement bénéficier de l’apport d’un écosystème composé d’entrepreneurs et des experts qui manifestent une valeur authentique de faire impact dans leur milieu.
Une activité énergisante débuta officiellement l’événement qui s’est voulu également décontracté et plaisant : chanter OpenBook, sous un air gospel ! Sous la baguette du Maestro LudoviK Dubé, accompagné de Cin Lessard et Dasha Maily, l’assistance est entraînée dans une expérience de création musicale inattendue, et le résultat a été tout au moins surprenant ! C’est aussi dire qu’on réussit mieux en équipe : Together everyone achieves more !
Et pour tomber dans le vif du sujet, 11 panélistes, dont — Denis Morin, Laurence Grimard, Pierre-Luc Lachance, Georges Saad, Keith Beaudoin, Marie-Pier Grenier, Jeff Doucet, Pierre-Etienne Chamard, Nathalie Ouellet et Olivier Lambert, ont répondu à 5 questions que la plupart des gens se posent relativement aux enjeux et succès d’un écosystème entrepreneurial. Pour résumer les réponses fournies par les experts et parties prenantes interrogés, nous vous proposons ce compte-rendu.
Quels sont les principes et attributs clés pour la création d’un écosystème entrepreneurial dynamique dans votre région ou de votre établissement ?
Un écosystème entrepreneurial regroupe des entrepreneurs et des experts issus de domaines différents, unis pour s’entraider et faire rayonner et progresser l’entrepreneuriat dans une région. Il s’agit d’une culture entrepreneuriale qui se traduit par la conjugaison des talents autour de la valorisation de l’expression et de la posture de l’être humain qui s’entreprend. Un écosystème entrepreneurial dynamique répond aux caractéristiques suivantes, selon les panélistes :
- L’intention d’entreprendre
- L’éducation en entrepreneuriat
- Le développement du goût d’entreprendre et l’esprit d’entreprise
- Du financement
- Des projets non conventionnels, qui sortent des sentiers battus.
- Des projets à long terme
- De l’action
Qui sont les participants clés ?
Créer un écosystème entrepreneurial c’est créer une dynamique sociale inclusive, où toutes les composantes d’une société ont leur place. Les artistes, les entrepreneurs, les agences de financement, les institutions financières, etc. Il est important que les organismes de support agissent en soutien et ne volent pas la vedette aux entrepreneurs avérés ou émergents.
De quelle façon doit-on procéder pour leur recrutement et leur engagement dans le développement de la communauté ?
Dans les réponses données par les panélistes nous retenons l’importance des valeurs et d’une vision partagées par les acteurs de l’écosystème. Cette sélection des ressources à partager avec les entrepreneurs doit garantir la mise en valeur de leurs réalisations, la sensibilisation aux valeurs entrepreneuriales et humaines, et l’inclusion.
Quels sont les principaux problèmes rencontrés ?
Il arrive souvent de comparer les écosystèmes entre eux. Il est certain que des écosystèmes comme ceux de la Silicon Valley servent d’étalon pour mesurer l’efficacité et le dynamisme des écosystèmes d’ailleurs. Cependant chacun évolue dans un contexte unique, dans une culture différente et avec des acteurs ayant des caractéristiques propres.
D’autres défis ont été soulevés également, notamment la difficulté à trouver des personnes volontaires et mues par un désir profond de faire avancer la communauté. Et enfin, les obstacles liés à la perception négative de l’entrepreneuriat, qui répriment l’intention d’entreprendre. Cette perception peut être quelquefois trop restrictive, n’y voyant que l’incarnation de valeurs néolibérales, alors que l’entrepreneuriat représente tellement plus !
Quels types d’évènements, produits et services faut-il développer ? Quels types de programme de formation, incubation et accélération sont nécessaires ?
Tous les événements permettant de faire un maillage avec les différents acteurs sont à prioriser. Les événements rassembleurs, les activités qui forcent les jeunes à sortir de leur zone de confort et le partage d’expérience ont un apport insoupçonné dans la dynamisation de l’écosystème. S’agissant les programmes de formation, les panélistes s’accordent sur l’importance de la formation en entrepreneuriat et la transmission de valeurs humaines et des qualités entrepreneuriales. La présence d’incubateurs, c’est-à-dire, d’organismes qui stimulent la création d’entreprises à travers des supports divers, et l’apport des accélérateurs qui propulsent leur croissance sont des services complémentaires dont un écosystème ne saurait se passer.
En terminant, la naissance d’un écosystème entrepreneurial est loin d’être spontanée. Elle se base sur une volonté réelle des acteurs de créer un environnement propice à la création et à l’émancipation des entreprises et des entrepreneurs dans une région. Le fondement même d’une initiative aussi complexe requiert le partage de valeurs fortes et d’une vision altruiste, humanitaire et émancipatrice de l’entrepreneuriat.
En répondant à toutes ces questions, ces panélistes ont largement inspiré les 120 personnes présentes qui ont grandement apprécié la générosité et la richesse de leur partage.
Un événement financé par le Réseau des cégeps et collèges francophones du Canada (RCCFC) dans le cadre d’un projet francophone interprovincial de transfert d’expertises, de l’Ontario au Nouveau-Brunswick, en passant par le Québec !
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Déclaration de J’entreprends Québec à la suite de l’événement
« Nous remercions les acteurs suivants pour l’énorme succès de cette soirée funky et collaborative :
- Projet d’éducation entrepreneuriale au cégep, Entrepreneuriat-Études, Cégep Limoilou, Valérie Huppé et Marie-Laurence Lebreux pour cette super initiative pour dynamiser les écosystèmes entrepreneuriaux et les connecter entre eux.
- La Ville de Québec pour le soutien de J’entreprends Québec en plus d’investir énormément dans le développement de la communauté entrepreneuriale de Québec.
- LE CAMP pour nous avoir accueillis dans son lieu dynamique et convivial.
- Les 120 participants qui ont participé à la soirée
L’ensemble des panélistes pour votre temps et votre énergie contagieuse :
- Denis Morin, Laurence Grimard, Pierre-Luc Lachance, Georges Saad, Keith Beaudoin, Marie-Pier Grenier, Jeff Doucet, Pierre-Etienne Chamard, Nathalie Ouellet, Olivier Lambert
- Les Les Productions Krow pour la vidéo.
- Francis Drolet pour l’animation.
- François Robitaille pour les photos
- Marie Ève Germain pour l’accueil des participants
- Funky Foodies — Service Traiteur — pour le service traiteur
- Cin Lessard, Dasha Maily et Ludovick pour l’animation musicale.
- Évelyne L.Morin pour la création de la synthèse des discussions
- Karelle Lépine pour l’animation des médias sociaux.
Nous souhaitons une continuité à cette grande discussion pour créer une communauté entrepreneuriale à notre image. » Keith Beaudoin