Un reportage de Melissa Claudie Philippe
Près de 850 jeunes et moins jeunes de partout au Québec ont participé au 25e colloque de l’ACEE, du 10 au 12 novembre 2017. Ce 25e colloque fut une réussite, mais aussi une fierté pour les organisateurs, les partenaires et les deux coprésidents, Mitch Garber et Serge Beauchemin. Voici quelques propos et conseils que ces entrepreneurs à succès ont généreusement livrés, au début du colloque.
Présentation du duo
Mitch Garber a commencé à travailler dès l’âge de 13 ans. Il est un créateur d’entreprises valant plusieurs milliards de dollars et les « jeux d’argent » est son domaine d’affaires de prédilection. Présentement, l’ancien Dragon consacre le quart de son temps à la philanthropie. M. Garber est un homme marié et père de 3 enfants.
Serge Beauchemin a créé sa première entreprise à l’âge de 22 ans. Cette firme de vente de logiciel atteint des sommets grâce à son leadership. Créateur et participants à plusieurs entreprises, Serge Beauchemin a investi dans 9 entreprises à titre de Dragon. Depuis plus de 10 ans, il partage son expérience et ses connaissances et communique son énergie et sa passion comme conférencier aux HEC Montréal. Il en était à sa 5e participation aux colloques de l’ACEE.
Avec plus de 60 années d’expériences combinées dans le monde des affaires, ce duo a ravi un jeune public déjà fébrile à l’idée d’être en présence de deux entrepreneurs qui ont réussi, mais sont demeurés sympathiques et généreux. La conférence s’est déroulée sous forme de Foire aux Questions (FAQ).
Quelles sont les erreurs les plus fréquentes des start-ups?
Pour les experts en démarrage d’entreprise, il faut prendre garde à ne pas sous-estimer les efforts à consentir pour avoir du succès. En se fixant des objectifs réalistes et en les évaluant systématiquement, un jeune entrepreneur se donne la bonne habitude de regarder son entreprise de manière objective afin de réaligner le tir avec le besoin et ainsi mieux cibler ses actions.
Quelles ont été les difficultés rencontrées?
Trouver des personnes qui nous prennent au sérieux est le lot des jeunes entrepreneurs. En effet, même avec la plus forte dose de confiance en-soi, la confiance des autres ne va pas de soi. Gagner la confiance des autres est un véritable parcours du combattant. L’entrepreneur doit avoir la pleine conscience de cette réalité pour y travailler. L’une des manières d’y arriver est de s’enregistrer, de s’écouter et de se faire écouter par un ami, un collègue ou un partenaire pour avoir une rétroaction objective. S’entraîner devant un miroir peut paraître anodin mais c’est une formule gagnante, car elle permet au jeune entrepreneur de susciter la confiance des autres, au fil du temps. C’est l’une des plus grandes épreuves de l’entrepreneur car elle permet de « démarquer les méritants des moins méritants », dixit Serge Beauchemin.
Se lancer seul ou avec des partenaires?
Si certains préfèrent travailler seuls, il y a de grands avantages à se lancer en affaires avec des partenaires dignes de ce nom. En effet, en groupe, il y a possibilité de se motiver mutuellement, de se compléter, de se répartir les tâches, de se partager les risques et de réussir ensemble. Encore faut-il savoir choisir ses partenaires, renchérit M. Garber. Il ne faut pas confondre ses amis avec des partenaires: ce qu’on cherche ce sont des compétences complémentaires aux siennes.
Comment un investissement peut-il être un atout?
Pour nos experts, il existe 2 types d’investissements:
- Investissement financiers, opéré par institution financière ou un apport en capital des partenaires.
- Investissement stratégique qui constitue un investissement à faible coût, des clients ou des conseils. Les Dragons proposent souvent ce type d’investissements stratégiques à des investisseurs qu’ils jugent avoir un potentiel de développement, mais pas suffisamment solides pour supporter un investissement financier régulier.
Quelles sont les qualités que l’entrepreneur doit afficher pour avoir du succès?
En mot-clés: Vision, leadership, communication, éthique de travail et passion sont les qualités qui ont été nommées. L’entrepreneur doit également pouvoir détecter un déséquilibre entre offre et demande pour en faire une opportunité. Il doit maîtriser la composante financière de son projet d’affaires et vouloir constamment s’éduquer pour s’améliorer.
Est-il nécessaire d’avoir une idée révolutionnaire?
Les entreprises à succès sont majoritairement celles qui proposent une amélioration de l’existant. C’est l’exécution de l’idée qui doit être innovante. Pour Serge Beauchemin, une idée sans exécution est une folie.
Quels sont les aspect de l’entreprise qui sont négligés mais très importants pour le démarrage?
La rigueur des chiffres est mentionnée pour la 3e fois. Mais encore, l’entrepreneur doit savoir distinguer une bonne idée d’une bonne entreprise. Autrement dit, une idée peut être bonne sans détenir le potentiel de générer de l’argent. Ce sont alors des années de travail mis à la poubelle, et c’est triste.
Faut-il être bon ou chanceux? Quelle place a la chance dans le succès d’une entreprise?
Contre toute attente, Mitch Garber qui a fait fortune dans les jeux de la chance affirme que la chance n’est pas un déterminant du succès en affaires! Si la chance arrive, il vaut mieux y être préparé pour bien en profiter! Ce sera un plus, mais le travail acharné de préparation et de planification précède toujours la chance.
Les questions posées par les étudiants ont témoigné de la foi qu’ils accordent à leur conseils et à l’intérêt marqué qu’ils portent à la réussite en affaires. Dans la plus grande simplicité, Mitch Garber et Serge Beauchemin ont répondu à leurs interrogations en partageant avec eux des conseils qui pourraient les aider à mener à bien leurs projets d’entreprise. Ces messages renforcent la crédibilité de partenaires unis et solidaires dans la préparation d’une relève québécoise entrepreneurial et dans l’intérêt de tous.