B. La concertation
4. Un mécanisme de concertation interne
On observe souvent que l’entrepeneuriat éducatif est présent sous plusieurs formes dans un collège: au sein d’un programme à la Formation continue, sous la forme d’activités d’animation au service des affaires étudiantes, comme une voie de sortie dans un programme de commerce ou dans le dynamisme d’un enseignant de techniques. Malheureusement, ces intervenants ignorent ce que font les autres et ont peu d’occasions d’échanger et de collaborer.
L’existence d’un mécanisme de concertation interne léger et efficace peut pallier les manques et donner lieu à des initiatives communes et à une synergie d’action. Ne serait-ce que pour faire en sorte que les événements entrepreneuriaux ne se concurrencent pas ou mieux encore se complètent.
Par exemple, la création de la Zone entrepreneuriale du cégep de Trois-Rivières est directement issue d’un effort de concertation qui a duré plusieurs années et qui a abouti à un projet commun, aujourd’hui reconnu comme un fleuron, tant dans la capitale de la Mauricie qu’à l’échelle nationale, comme on a pu le constater lors de la Mission entrepreneuriale 2018 qui s’y est tenue.
5. Une présence dans plusieurs secteurs: direction des études, direction des affaires étudiantes, direction des services aux entreprises
L’entrepreneuriat éducatif collégial est mutiforme. On ne peut pas penser qu’une telle direction dispose du mandat pour le collège et c’en est terminé! En fait, les collèges se développent selon leur réalité, interne et régionale, et ce développement est source de créativité. L’existence d’un club d’entrepreneurs étudiant, soutenu par les affaires étudiantes, est certes un premier pas, mais cela n’exclut pas que la direction des études s’implique aussi en libérant un professeur qui souhaite développer un parcours entrepreneurial dans son département, ou que les services aux entreprises soutiennent les jeunes entrepreneurs sociaux de la région avec des ateliers sur mesure!
À titre d’exemple le cégep Garneau dispose de L’école d’entrepreneuriat de Québec qui offre trois programmes aux adultes et d’une structure d’entreprises écoles unique, Garneau travail, qui développe des dizaines de projets ainsi que de l’initiative Osez l’entrepreneuriat. Garneau présente ce dernier volet dans ces mots : « Nous mettons à la disposition des étudiants cinq entreprises-écoles formées et gérées par des étudiants de tous les programmes. Exercez votre sens des affaires dans ces laboratoires d’entrepreneurs qui comptent plus de 120 étudiants et qui travaillent sur leur offre de services. Les étudiants gèrent, embauchent, développent et font la promotion de leur entreprise. »
6. Une collaboration de terrain entre les enseignants et les divers intervenants entrepreneuriaux
Pour un répondant entrepreneurial de collège, la création d’un réseau de collaborateurs internes est essentielle. D’une part, il doit être soutenu par les divers services du collège: communications, finances, affaires matérielles, etc. D’autre part, il doit avoir des alliés dans les départements d’enseignement, qui relaient ses initiatives, propagent la publicité et soutiennent la participation ou encore initient de nouveaux projets.
Par exemple, à Saint-Félicien, le répondant entrepreneurial, Alain Leclerc, peut compter sur la collaboration de plusieurs enseignants et en retour, il les aide à faire connaître leurs initiatives, à participer au concours Défi OSEntreprendre, à obtenir le soutien de la direction, etc. Il écrit: « Ce genre d’initiative est soutenu par le Cégep et les projets deviennent porteurs en permettant aux étudiants de différents départements de travailler ensemble en développant des compétences en entrepreneuriat. »
7. Un partenariat avec des acteurs de l’écosystème entrepreneurial régional
La collaboration et l’ouverture sur les acteurs de l’écosystème entrepreneurial régional sont tout aussi importantes. Ces derniers sont des organismes qui œuvrent à stimuler l’entrepreneuriat local ou des entités municipales d’encouragement au développement de l’économie locale. En assurant une concertation, cela permet de combler le fossé qui, trop souvent, existe entre le collège et le monde du travail et des entreprises. Bien entendu, cette collaboration requiert souplesse et dialogue.
Au collège Sorel-Tracy, comme au collège de Rimouski, cette intégration est très poussée. Dans le premier cas, citons cette initiative parmi plusieurs organisées annuellement par ce collège : « les étudiants ont eu la chance et le plaisir d’entendre trois entrepreneurs qui ont partagé leur parcours, expérience et réalité en tant qu’entrepreneurs » le 10 novembre dernier. Dans le second, « Le 2 octobre 2019 s’est tenu le Foyer des possibles, un évènement dont l’objectif est de co-créer des projets d’entreprises collectives à impact social et environnemental, en mettant en commun les idées des participants. Le but est que ceux-ci puissent imaginer des projets entrepreneuriaux qu’ils pourront ensuite élaborer et concrétiser grâce aux services d’Économie sociale Bas-Saint-Laurent. » Comme on le voit, ces événements sont très enrichissants pour les jeunes.
8. Une participation à des organisations comme le PEEC, l’ACEE et OSEntreprendre de même qu’à divers événements nationaux
L’un des buts de la création du PEEC est de briser l’isolement des répondants par divers moyens: événements nationaux, missions, table de répondants par vidéoconférences, échanges d’information, initiatives communes, … Ces événements sont enrichissants pour les répondants, tant par leur contenu théorique que par les témoignages de pratiques, dont chacun peut s’inspirer. Lorsque les étudiants sont impliqués, ils bénéficient beaucoup des échanges.
Tous les cégeps impliqués en entrepreneuriat collégial participent à des événements comme le congrès annuel de l’ACEE, le concours du défi OSEntreprendre ou E3 l’Événement éducation / entrepreneuriat organisé annuellement par le PEEC. Récemment un groupe de quatre collèges – Montmorency, Lanaudière à l’Assomption, Maisonneuve et Limoilou – ont initié une Startup weekend Laval Innovation sociale / Interco.
La suite dans la troisième partie.
