L’économie sociale : une autre façon d’entreprendre

29 novembre 2017

Un texte de Anissa Kherrati

L’économie sociale n’est pas un secteur d’activités : c’est un mode de développement, une façon d’entreprendre des activités économiques à des fins sociales. Une entreprise d’économie sociale vend des biens ou des services qui répondent aux besoins de ses membres ou de la communauté à laquelle elle se rattache. Cependant, elle doit démontrer une viabilité économique de ses activités.

Le développement durable: qu’est-ce que c’est ?, Didier Lecomte, Février 2008

Qu’est-ce que l’économie sociale?

L’économie sociale allie l’économique et le social, deux entités qui à prime abord aurait pu paraître comme contradictoire. Une entreprise a alors un double objectif, celle de rentabilité sociale et viabilité économique

La rentabilité sociale de ce type d’entreprise s’évalue par la contribution de l’entreprise d’économie sociale à l’amélioration de la qualité de vie et du bien-être de la population, notamment par l’offre d’un plus grand nombre de services, par la prise en charge individuelle et collective et par la création d’emploi de qualité.

La viabilité économique renvoie à la production concrète de biens ou de services ayant l’entreprise comme forme d’organisation et contribuant à une augmentation nette de la richesse collective

Avec un mode de gouvernance démocratique, par l’entremise de conseils d’administration bénévoles et autonomes, avec un réinvestissement des surplus dans l’entreprise (achats d’équipements, meilleures conditions salariales…) et une entité appartenant à sa communauté (en cas de dissolution, le reliquat de ses biens est dévolu à un organisme ayant des objectifs semblables), l’entreprise d’économie sociale a su s’imposer dans tous les secteurs d’activités de l’économie.

Harrican’o un club entrepreneur étudiant devenu une entreprise écologique.

L’économie sociale au Québec

L’économie sociale au Québec, c’est plus de 7 000 entreprises collectives qui cumulent globalement un chiffre d’affaires dépassant les 40 milliards de dollars, soit davantage que les secteurs combinés de la construction, de l’aéronautique et des mines. [Chantier de l’économie sociale, 2017.] Plus de 210 000 personnes y travaillent, soit un emploi sur 20, et ce, dans tous les secteurs d’activités, du commerce de détail aux nouvelles technologies. Mais qui sont ces entreprises ?

Il existe actuellement au Québec 3300 Coopératives et 3700 l’organisme à but non lucratif (OBNL) ayant des activités marchandes. Car effectivement, l’entreprise d’économie sociale peut prendre deux formes génériques, soit la coopérative ou l’OBNL qui peut se décliner sous différentes formes pour les coopératives comme la coopérative de solidarité, de travailleurs, de producteurs… On définira alors si cette entité est une entreprise d’économie sociale, ou pas, selon sa mission, ses valeurs et ses règlements généraux.

Les différents secteurs de l’économie sociale

La mission d’une entreprise d’économie sociale peut être très différentes d’une entreprise à l’autre. En effet, une mission que l’on peut retrouver est l’accessibilité des produits ou des services à tous peu importe le revenu. On retrouvera les entreprises d’aide domestique en entretien ménager par exemple (EÉSAD) ou les camps familiaux donnant accès aux personnes les plus vulnérables ou  moins nantis. On peut voir aussi l’émergence de commerces de proximité afin de contrer l’exode vers des milieux urbains ou pour revitaliser un quartier.

Il y a aussi des regroupements de professionnels, sous une forme coopérative, qui veulent se doter de conditions de travail adéquats et d’un mode de gouvernance démocratique, comme des coopératives de physiothérapeutes ou des entreprises écoles en soins infirmiers.

Que ce soit aussi sous forme de café étudiant, de restaurants, d’épiceries communautaires, d’espaces de coworking ou d’ateliers d’artistes toutes ses entreprises répondent à un besoin exprimé par la communauté à laquelle elles appartiennent.

Quelques membres de Vision C3R avec Michel Day, un club entrepreneur qui a d’évidentes préoccupations sociales. Par exemple: la Friperie C3R ou la conférence du 14 septembre dernier d’information sur l’entrepreneuriat collectif.

Un réseau étendu et diversifié

L’économie sociale bénéficie d’un large réseau d’intervenants à travers le Québec pour en faire sa promotion ou adapter les pratiques aux nouvelles réalités du milieu comme les Pôles régionaux en économie sociale. Il en existe 22 présents dans toutes les régions du Québec ainsi qu’au sein des Premières Nations.

Des ressources locales (PME Montréal, CDEC, CDRQ, RÉSEAU…) sont mises à la disposition des promoteurs pour les accompagner du stade de l’idéation au démarrage de l’entreprise

Les outils financiers au service de l’entreprise d’économie sociale développés par le Réseau d’Investissement Sociale du Québec (RISQ), La Fiducie du Chantier de l’économie sociale, la Caisse d’Économie Solidaire Desjardins (CECOSOL), Investissement Québec, Filaction pour ne nommer que ceux-là, sont adaptés aux réalités des entreprises et leur permettent de se développer afin d’atteindre leurs objectifs de croissance. Le travail se fait en concertation entre les différents intervenants dans le projet de l’entreprise et chacun travaille à la réussite de l’entreprise.

TIESS, l’un des nombreux mouvements en faveur de l’économie sociale.

L’économie sociale répond de plus en plus aux préoccupations de nos jeunes étudiants-entrepreneurs qui voient en cette nouvelle forme de développement une façon de créer de la richesse collectivement, avec un mode de gouvernance démocratique et qui répond surtout à des enjeux environnementaux, des enjeux de développements durables, de réinsertion sociale d’une clientèle vulnérable. Que ce soit par l’entremise d’un café étudiant, d’une coopérative de solidarité gérant certaines activités au sein d’un établissement, l’économie sociale devient une nouvelle voie d’entreprendre où pour reprendre le slogan du Chantier de l’économie sociale, ça parle d’argent et de valeurs humaines.

Catégories

Notre Mission

Le PEEC outille les intervenants entrepreneuriaux des collèges afin d’intervenir dans tous les aspects de l’entrepreneuriat éducatif en enseignement supérieur. Ainsi, il favorise la persévérance et la réussite scolaire, de même que l’implication des apprentis entrepreneurs dans leur communauté. En complémentarité avec les autres organismes
œuvrant en entrepreneuriat, il stimule l’entrepreneuriat étudiant à travers ses trois
axes:

  1. La sensibilisation
  2. L’engagement
  3. La réalisation.

Le PEEC encourage l’apprentissage dans l’action et l’entrepreneuriat responsable et social.

Infolettre

En cliquant sur Envoyer, vous acceptez la politique de confidentialité

Voir la dernière Infolettre !

Archives

Share This