La dixième édition de la situation de l’activité entrepreneuriale québécoise fait réagir le PEEC.
C’est le 18 novembre dernier que fut présenté le rapport sur la situation de l’activité entrepreneuriale québécoise – Global Entrepreneurship Monitor. Dans cette dixième édition, les professeurs à l’École de gestion de l’Université du Québec à Trois-Rivières, Marc Duhamel et Étienne St-Jean nous informent que les entrepreneurs déjà établis trouvent la situation très difficile. En effet les sorties entrepreneuriales avec cessation des activités ont atteint leur niveau le plus élevé depuis 10 ans. Cette situation pourrait s’expliquer par le fait qu’au lendemain de la pandémie, les entreprises ont cessé d’être soutenues par les différents programmes gouvernementaux et que la reprise est plus difficile que prévu. Certaines entreprises doivent malheureusement mettre fin à leurs activités.
Malgré ce lendemain difficile, le rapport dévoile que l’entrepreneuriat social est en hausse constante depuis 2026. Le repreneuriat est de plus en plus populaire. En effet, la sortie entrepreneuriale d’entrepreneurs actuels qui vendent ou cèdent leur entreprise à de nouveaux entrepreneurs est un moyen d’accéder à la carrière entrepreneuriale. Malgré une légère baisse, l’entrepreneuriat hybride est toujours une option très considérée par les entrepreneurs émergents. Puisque lancer une entreprise implique des risques, une personne peut préférer conserver un emploi dans une autre organisation tout en œuvrant au démarrage de sa propre entreprise (entrepreneuriat naissant hybride) ou tout en veillant à son développement et à sa gestion à ses débuts (entrepreneuriat nouveau hybride).
Aujourd’hui les entrepreneurs tiennent de plus en plus compte des enjeux environnementaux et sociaux. C’est ainsi que la notion d’entrepreneuriat durable prend tout son sens. Il faut maintenant tenir compte de la pression sur les ressources disponibles, générant de la pollution qui est source de la production de gaz à effets de serre, responsables du réchauffement climatique.
Le Pôle d’entrepreneuriat éducatif au collège (PEEC) pourrait sans aucun doute contrer cette diminution de l’activité entrepreneuriale !
Le PEEC est l’organisme à but non lucratif de référence en matière d’entrepreneuriat éducatif à l’ordre collégial au Québec. Il accompagne et sert les collèges en matière d’entrepreneuriat éducatif, avec un accent particulier sur l’entrepreneuriat socialement responsable. Il anime une communauté de pratique des divers intervenants collégiaux en entrepreneuriat éducatif. Les principaux efforts vont dans l’animation et la pédagogie entrepreneuriale auprès des jeunes et des adultes en lien avec la mission principale des cégeps et de leur contribution à l’économie et à la culture régionale.
Le PEEC est la meilleure porte d’entrée dans les collèges pour porter des actions innovantes auprès des futurs entrepreneurs québécois. Le Pôle d’éducation entrepreneuriale dans les collèges est l’organisation idéale pour donner une valeur ajoutée aux efforts actuels en entrepreneuriat dans la province.
Il existe une rupture dans le continuum de l’éducation entre le primaire et l’université qui se situe au niveau du collégial. Il faut augmenter les efforts pour soutenir les axes et mesures du plan québécois en entrepreneuriat 2022-2025. Une des premières actions est donc de transmettre l’esprit d’entreprendre et d’innover dans les collèges.
De toute évidence, nous devons soutenir les efforts poursuivis au-delà de la sensibilisation à l’entrepreneuriat faite depuis le primaire et passer à l’étape de conceptualisation, d’expérimentation de l’entrepreneuriat pour s’assurer que ces jeunes adultes acquièrent et développent des compétences innovantes et entrepreneuriales. C’est-à-dire travailler avec les responsables de l’entrepreneuriat dans les cégeps, qui eux travaillent avec les enseignants, les conseillers pédagogiques, les responsables des activités étudiantes, la formation continue et différents autres employés. En poursuivant les efforts pour inculquer (transmettre) la culture et la fibre entrepreneuriale, et en soutenant financièrement les initiatives, nous verrons croître le nombre d’initiatives dans les collèges d’une façon surprenante. Le nombre de finissants de la formation technique (plus de 150 000) par année qui deviendront des travailleurs autonomes risque aussi d’augmenter substantiellement. En effet, depuis la pandémie, nous constatons que de plus en plus de finissants du collégial choisissent de devenir travailleurs autonomes dans des domaines que nous ne pouvions imaginer. Nous n’avons qu’à penser aux infirmiers et infirmières.
Nous croyons qu’il est nécessaire de donner une valeur ajoutée aux efforts qui ont été faits au niveau du primaire et du secondaire vers la sensibilisation et s’orienter sur les efforts auprès des répondants en entrepreneuriat des collèges (en amont). Il faut soutenir les organismes comme le PEEC pour y arriver. Un meilleur soutien financier permettrait aux répondants PEEC d’avoir plus de ressources afin de transmettre la culture et la fibre entrepreneuriale auprès des étudiants afin de découvrir le concept de l’entrepreneuriat dans son domaine d’études. Nous anticipons également un impact communautaire, selon les préoccupations de la société en termes de développement durable, d’inclusion, d’innovation, de créativité et de respect de l’environnement, afin de mieux nous projeter vers l’avenir.
Les cégeps sont des lieux par excellence pour faire développer l’esprit d’entreprendre et l’innovation. Ce sont les maisons d’enseignements supérieurs, des lieux où les jeunes découvrent, explorent et expérimentent. Les étudiants se découvrent et deviennent créateurs, développeurs. Les cégeps peuvent devenir membre du Pôle d’entrepreneuriat éducatif dans les collèges (PEEC) et ainsi bénéficier de plusieurs avantages.
Le réseau collégial c’est 48 cégeps sur l’ensemble du territoire du Québec; 9 programmes de formation préuniversitaire; 134 programmes de formation technique; 30 500 employés, dont 18 000 enseignants; 167 000 étudiants à l’enseignement régulier; 32 000 adultes inscrits dans le secteur de la formation continue 25 000 adultes inscrits en formation sur mesure; 55 centres collégiaux de transfert de technologie (CCTT) dans le secteur public.
Que ce soient des étudiants aux programmes préuniversitaires ou techniques, les étudiants du collégial sont nos entrepreneurs de demain. Il est temps d’agir.
Alain Leclerc Coordonnateur du Pôle d’éducation entrepreneuriale au collège
