Un reportage de Mélissa Claudie Philippe
Le mercredi 3 mai 2017, la Galerie du Cégep Limoilou a accueilli, une conférence de presse pour souligner officiellement le lancement du Projet d’éducation entrepreneuriale au cégep (PEEC) et les investissements ministériels en matière de projets innovants. Le PEEC – qui a été présenté par M. Richard Filion, directeur général du Collège Dawson – est aujourd’hui une réalité qui s’inscrit dans la volonté du gouvernement de soutenir des projets en lien avec l’innovation et l’entrepreneuriat au collégial.
Louis Grou, le directeur général du Cégep Limoilou, a introduit l’événement en soulignant la présence de personnalités importantes telles que la ministre responsable de l’éducation supérieure, Mme Hélène David et le député de Jean-Lesage, M. André Drollet. Des remerciements solennels ont également été prononcés pour souligner la contribution des partenaires, des directeurs généraux des cégeps affiliés et du coordonnateur du projet, M. Raymond Robert Tremblay. M. Grou a également expliqué les raisons qui ont motivé ce cégep à devenir un leader en entrepreneuriat-études.
Louis Grou, directeur général du Cégep Limoilou, introduit la conférence de presse en saluant la présence de diverses personnes impliquées dans le projet
En second lieu, l’historique du projet a été retracé par l’un des fondateurs, M. Richard Filion. Inspirée d’une visite réalisée dans un établissement d’avant-garde américain, le Babson College, l’ìdée de répliquer un modèle semblable a germé. Dans un contexte québécois marqué par un déficit d’entrepreneurs, cette vision a rallié plusieurs autres cégeps, dont le Vieux-Montréal, Limoilou et enfin Trois-Rivières, qui avaient déjà quelques réalisations dans le domaine et surtout une volonté de développement: ces quatre ont constitué le groupe fondateur. Le projet d’éducation entrepreneuriale au cégep pourra se concrétiser en un réseau de 12 cégeps en octobre 2016 grâce à l’appui financier du ministère. Éventuellement trois autres établissement se joindront au projet en cours d’année. La mission de ce jeune regroupement consiste à coordonner les efforts des cégeps offrant des activités de développement et de promotion de l’esprit entrepreneurial, sous toutes ses formes:
Les témoignages de deux étudiants entrepreneurs ont convaincu l’assistance de l’importance de cette conception de l’éducation basé sur l’engagement entrepreneurial. Sara-Jeanne Bouchard, une jeune femme dans le début de la vingtaine, propriétaire du bar laitier, La Bûche glacée a pu concrétiser son rêve grâce au support inconditionnel de nombreux intervenants en entrepreneuriat de son collège, le Cégep Limoilou. La disponibilité des ressources et des programmes visant à encourager les étudiants dans le processus entrepreneurial, la flexibilité des enseignants et l’engagement des aides pédagogiques individuels sont cités comme des déterminants de son succès. En fait, cette étudiante universitaire est convaincue que cette entreprise, nous a-t-elle confié, n’est que la première «d’une douzaine de projets à venir!» Nul doute que sa belle détermination trouvera à se réaliser.
Albert Sinotte, étudiant au cégep de Trois-Rivières et heureux gagnant du concours Vise dans le Mille, dans la catégorie Idée d’affaires, est le créateur de l’application mobile Je veux. Albert a mis l’accent sur le rôle qu’a joué le programme d’entrepreneuriat éducatif de son cégep sur sa motivation, son engagement et sa réussite scolaire: «L’école aide, mais l’entrepreneuriat aide encore plus, affirme-t-il avec conviction!» Ce décrocheur potentiel qui n’était pas très motivé par ses études, a porté un témoignage émouvant de sa transformation comme étudiant engagé grâce au soutien d’un enseignant et de projets parascolaires auxquels il a participé dans le domaine de l’entrepreneuriat éducatif. À partir de cette découverte, il a pris confiance et ses résultats scolaires ont dramatiquement augmenté.
Le motif de la présence de Denis Leclerc, président de la Fondation du Cégep Limoilou et président du Groupe Biscuits Leclerc était d’encourager les jeunes à opter pour l’entrepreneuriat comme option de carrière. Né dans une famille d’entrepreneurs, M. Leclerc rassure les jeunes «qu’on ne naît pas entrepreneur, mais qu’on le devient!» Il s’agit donc de donner aux jeunes les outils nécessaires pour faire face à l’avenir: «Justement, l’avenir du Québec est dans les mains de la relève entrepreneuriale que nous développons». Il soutient donc les cégeps qui s’impliquent ainsi en entrepreneuriat éducatif afin de développer les compétences entrepreneuriales des étudiants, préparant ainsi la relève dont le Québec a tant besoin.
Le député de Jean-Lesage et adjoint parlementaire de la ministre responsable des Petites et moyennes entreprises, de l’allègement réglementaire et du Développement économique, M. André Drolet, abonde dans le même sens en renforçant la pertinence de l’entrepreneuriat au Québec. La reprise d’entreprise et la relève entrepreneuriale sont des enjeux mis en perspective, en raison des départs pour la retraite de la génération des baby-boomers. Celui qui regrette n’avoir pas eu accès aux études supérieures en raison de son origine sociale, a néanmoins fait l’éloge de l’intelligence pratique. Il a insister sur deux valeurs entrepreneuriales: la persévérance et l’apprentissage continuel. C’est pourquoi il soutient qu’on construise des ponts entre le cégep et le milieu économique.
En terminant, la ministre responsable de l’enseignement supérieur, Mme Hélène David a clôturé l’événement en exprimant sa satisfaction devant les retombées visibles de l’entrepreneuriat éducatif et la solidarité que démontrent les 15 cégeps: un effort de concertation rare et important. Enthousiaste, elle a particulièrement souligné les témoignages des étudiants qui l’ont visiblement enchantée.
Faisant un clin d’œil à l’actualité récente, elle en a profité pour rappeler l’importance de l’appui des enseignants qui obtiennent quelquefois une libération pour soutenir des initiatives signifiantes pour leurs cégeps, ce dont les deux étudiants avaient largement témoigner en exprimant leur grande gratitude envers les enseignants et le personnel qui les avaient aidés dans leurs projets. En effet, le succès des étudiants-entrepreneurs repose, notamment, sur l’engagement d’enseignants qui ont reçu le mandat de les accompagner dans leurs projets.
Avec une enveloppe budgétaire annoncée pour l’innovation qui est estimée à hauteur de 9 millions de dollars, sur 3 ans, on peut espérer que l’entrepreneuriat éducatif fleurisse! Le PEEC est un projet phare qui se distingue par son audace et sa vision. La ministre l’a présenté comme un bel exemple de ce dont les cégeps sont capables lorsqu’ils mettent leurs ressources en commun.