Un reportage de Raymond-Robert Tremblay
Du 10 au 12 novembre 2017, 850 personnes se réunissaient à Drummondville pour le plus grand rassemblement de jeunes apprentis entrepreneurs qui ait jamais eu lieu au Québec. En croissance d’une centaine de participants en seulement un an. Il y aurait lieu de se questionner sur ce succès remarquable et de chercher de quoi il est le signe. L’entrepreneuriat éducatif est de plus en plus présent dans nos collèges et nos universités et l’équipe de l’Association des clubs d’entrepreneurs étudiants du Québec a su canaliser cette énergie nouvelle.
Sous le thème «du concret, du vrai, de l’action», le colloque proposait des ateliers, des conférences, une foire des clubs entrepreneurs, des concours, du réseautage et l’occasion pour chacun de faire des apprentissages et aussi d’être inspirés par des personnalités hors normes, dont : Mitch Garber, Serge Beauchemin, Philippe Richard Bertrand, Pierre-Yves McSween, Judith Fetzer, Philippe Lamarre, Max Lavoie, Marie Amyot, Luc Poirier et l’athlète paralympique Lyne Tremblay. Les thèmes étaient aussi diversifiés que les conférenciers : financement, créativité, «pitch» d’affaires, ambitions, premières années, défis, etc.
Exubérants et pleins d’une énergie créative, les jeunes membres des clubs sont impatients de passer à l‘action et de construire leurs entreprises, cependant leurs ainés ne les ménagent pas : plusieurs racontent leurs erreurs, leurs déconvenues et partagent leurs pertes et leurs peines dans une grande authenticité, tout en soulignant la leçon bien connue : l’important est de se relever et d’apprendre de ses échecs. Bref c’est apprentissage dans l’action, l’engagement et la persévérance qui pourraient faire la différence entre l’abandon et la poursuite d’un rêve : non seulement créer une entreprise viable et innovatrice, mais aussi le faire dans le partage, le respect de l’environnement et une perspective de développement durable aussi au plan social. Car s’il est une caractéristique commune à cette génération ce serait celle-ci : l’entrepreneuriat doit être viable aux plans environnemental et social.
Les universités et les collèges sont de plus en plus conscients de l’importance d’offrir un environnement éducatif compatible avec la nouvelle génération d’entrepreneurs, plongés dans la réalité des «start-up» technologiques, des espaces de travail collaboratif et de l’incubation, voire de l’accélération des entreprises. En effet, cela peut devenir un avantage concurrentiel pour ces établissements. Au moment de choisir son école, le postulant se demandera s’il recevra un appui à ses ambitions, s’il pourra s’associer à des partenaires qui lui seront complémentaires, si les méthodes pédagogiques s’adapteront à son style d’apprentissage actif. D’où la présence de plusieurs à ce colloque : HEC, Laval, UQTR, pour n’en nommer que quelques-uns.
Les forces entrepreneuriales de demain se trouvent en grande partie dans les collèges et les universités. Il faut reconnaître que sauf exception, il faut avoir quelques notions techniques ou des compétences avancées pour alimenter la fibre entrepreneuriale. Nous vivons dans un monde de technologies et complexité humaines qui nécessite un décodage. Ainsi les organismes économiques voués à la promotion de l’entrepreneuriat des jeunes ont compris qu’une bonne proportion des entrepreneurs de demain sont assis sur les bancs de l’enseignement supérieur. C’est pourquoi le succès grandissant du colloque de l’ACEE revêt une signification profonde et alimente l’espoir d’un avenir entreprenant pour le Québec.