Guillaume Bernard est originaire du comté de Madawaska situé dans le nord-ouest du Nouveau-Brunswick : c’est un Brayon. C’est aussi un enseignant en charpenterie au CCNB qui a « laissé ses bottes et ses vêtements poussiéreux » pour participer à la mission entrepreneuriale du PEEC, tenue les 18 et 19 février 2019 à Trois-Rivières. Le temps d’un souper-conférence, M. Bernard, défenseur d’une pédagogie active et entrepreneuriale, a réitéré l’importance de cette méthode d’enseignement axée sur la pratique et l’apprentissage par essai-erreur.
Quelques semaines plus tôt, M. Bernard livrait un webinaire sur la stratégie d’entrepreneuriat sociale mise en œuvre par le CCNB au Campus d’Edmundston, pour le développement des compétences professionnelles et entrepreneuriales des étudiants. En tant que leader de ce projet qui rassemble plusieurs programmes (charpenterie, ébénisterie, électricité, génie civil et chauffage, climatisation et réfrigération), Guillaume Bernard se considère comme un agent de changement. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il incite ses étudiants à s’ouvrir sur leur communauté et d’être à l’écoute afin de répondre aux besoins de leur communauté à travers un projet d’Habitat pour l’humanité. Cette expression de la générosité s’apprend grâce à des expériences pédagogiques signifiantes.
Apprendre dans l’action
Un charpentier est un constructeur et un constructeur est une personne de terrain. Rien n’est plus évident que l’apprentissage dans l’action pour développer les compétences professionnelles d’un charpentier. Mais, la charpenterie est un métier où les chiffres et les dessins sont les moyens de communication les plus utilisés. Rassembler les étudiants autour de projets de construction a l’avantage de leur permettre de développer des compétences transversales telles que l’esprit d’équipe, la communication, l’esprit critique, l’empathie et la générosité.
Mon but : offrir aux élèves une première chance de réussir, de donner à leur communauté et d’apprendre à faire équipe.
Pour illustrer l’importance de l’apprentissage dans l’action, 4 participants se sont prêtés au jeu. En principe, lors de l’implantation d’un bâtiment, les techniciens utilisent un gallon pour dessiner un triangle rectangle, en se basant sur le théorème de Pythagore. Oui, le théorème de Pythagore peut servir à quelque chose et une fois l’utilité concrète expérimentée, la théorie reste plus longtemps dans la mémoire.
La réalité de l’enseignant intrapreneur
L’enseignant intrapreneur ne fait pas toujours l’unanimité. C’est une personne dynamique, créative, remplie d’idée, qui veut renverser le statu quo et qui ne compte pas ses heures. Et puisque ces valeurs ne suscitent pas toujours l’implication concrète de la majorité, un enseignant intrapreneur doit travailler avec des collaborateurs qui lui ressemblent, c’est-à-dire, qui partagent sa vision du monde, car, ensembles, ils peuvent initier d’énormes changements.
Pour innover, il faut faire comme le vers de terre qui avance : la tête tire le corps entier.
Guillaume Bernard incite les participants à ne pas baisser les bras, malgré les nombreux obstacles qui peuvent se mettre au travers de leur chemin. Ils peuvent chacun faire une différence. Tout compte fait, la joie de vivre et l’humour de Guillaume Bernard nous laissent penser qu’entre la théorie et la pratique, il y a un monde de différences! Son approche est certainement populaire auprès des jeunes et significatives dans leur parcours, car elle incarne les valeurs qu’ils souhaitent leur transmettre : le sens des responsabilités. la solidarité et l’amour du travail bien fait… dans la bonne humeur!