Un reportage de Melissa Claudie Philippe
La deuxième participation du PEEC à la journée de ressourcement pédagogique des HEC a été très satisfaisante. Organisée par Franck Barès, directeur du Département d’entrepreneuriat et innovation et Louis-Jacques Filion, professeur honoraire à HEC Montréal, cette journée est une occasion privilégiée pour les enseignants et les acteurs pédagogiques désireux de renouveler leurs idées en matière de stratégie d’enseignement de l’entrepreneuriat.
David Spinner, Caroline Beaumont, Louis Gosselin, Raymond-Robert Tremblay et Melissa Claudie Philippe ont offert un atelier touchant les projets d’éducation entrepreneuriale des collèges sous divers aspects. Les angles sous lesquels la thématique a été abordée auront permis aux participants de cerner les multiples facettes de l’éducation entrepreneuriale tout en adoptant une position critique vis-à-vis de certains modèles d’entrepreneurs disponibles.
Le club entrepreneur « Sans Limites » d’Amos, présenté par Louis Gosselin, compte plusieurs réalisations. À la base créé afin de faciliter un apprentissage actif, les activités du club se sont avérées efficaces pour la transmission des valeurs entrepreneuriales auprès des étudiants du cégep de l’Abitibi-Témiscamingue.
La semaine de l’entrepreneuriat du Dawson College est un modèle de réussite en termes d’initiative entrepreneuriale collégiale. Sur 8 000 étudiants, on compte 2 400 participations aux 40 événements de cette semaine spéciale chaque année. Pour David Spinner, cette participation massive est proportionnelle aux efforts consentis par un personnel engagé et une direction qui défend corps et âme la vision d’instaurer une culture entrepreneuriale au sein de la communauté.
Plus qu’un processus, le design pédagogique entrepreneurial doit refléter une philosophie d’enseignement calquée sur le processus naturel de maturation de la personne. Basée sur une expérience personnelle, la présentation de Melissa Philippe offre une perspective renouvelée de l’application des théories de l’apprentissage (cognitiviste, constructiviste, socioconstructiviste et behavioriste) dans une séquence pédagogique entrepreneuriale.
Le programme « Croissance » pour entrepreneurs en exercice offert par le Cégep de Drummondville répond à un besoin de soutien entrepreneurial et de mentorat au sein de la communauté. Madame Beaumont soutient que ce programme est utile aux entrepreneurs qui veulent construire sur des bases solides, utiles et applicables, opérer et gérer leur entreprise avec efficacité. Le taux d’engagement est de 100 % et la satisfaction est au sommet.
D’aucuns pensent que seuls les apprentis entrepreneurs sont qualifiés pour recevoir la formation entrepreneuriale offerte par les collèges. Or, ce n’est pas forcément dans le but de transformer tout le monde en entrepreneur qu’on promeut les attitudes et compétences entrepreneuriales. On utilise l’entrepreneuriat éducatif aussi comme un moyen de développement de qualités nécessaires à la vie sociale et visant à résoudre des problématiques communautaires ou environnementales. Pour Monsieur Tremblay, coordonnateur du PEEC, les collèges ont un rôle prépondérant à jouer dans le développement de ces valeurs auprès des étudiants. Néanmoins, ils doivent également aider les étudiants à développer leur pensée critique, en promouvant des valeurs de créativité et de sensibilité au bien-être commun, par opposition à un entrepreneuriat avide, autoritaire ou exagérément soucieux d’applaudissements.
La journée de ressourcement pédagogique est un espace privilégié pour promouvoir l’entrepreneuriat éducatif. C’est aussi une plateforme stratégique pour établir une compréhension commune de l’entrepreneuriat éducatif à tous les niveaux du système éducatif. Considérant la richesse des interactions et les commentaires des participants, nous tenons en grande estime les instigateurs de ce rare événement interordre en entrepreneuriat éducatif.