Ce que Le Code Québec nous apprend des Québécois et des leaders de demain

19 août 2019

Reportage de Louis Gosselin

Je me souviens très bien d’un livre ayant marqué mes années collégiales, en 1978. Intitulé Les 36 cordes sensibles des Québécois et écrit par le publicitaire Jacques Bouchard, l’ouvrage traçait le portrait des Québécois en décrivant leurs particularités. 35 ans plus tard, le sondeur Jean-Marc Léger et ses deux collaborateurs, Jacques Nantel et Pierre Duhamel, refont l’exercice en se basant sur d’un sondage minutieusement mené.

Le 19 juin 2019, La Zone entrepreneuriale recevait, au Musée Pop de Trois-Rivières, les trois co-auteurs de l’ouvrage, qui ont expliqué plus en détail les facteurs de différenciation qui font des Québécois un peuple unique au monde.

 

Jean-Marc Leger, Jacques Nantel et Pierre Duhamel ont livré un contenu riche en informations issues d’un sondage de 300 questions posées à près de 3 000 Canadiens. Les attentes étaient de révéler les différences significatives entre le Québec et le reste du Canada. À l’issue de leur enquête, les auteurs ont défini les « 7 facteurs de différenciation » des Québécois par rapport aux Canadiens anglais et au reste du monde. 

Permettez-moi de vous présenter ces sept différences qui font de nous un peuple unique au monde, selon Le Code Québec. J’attache une grande importance au facteur 7, l’esprit d’entreprise, lequel s’inscrit directement dans nos activités de développement de l’entrepreneuriat.

Les 7 facteurs de différentiation

Voici un extrait des 7 facteurs de différenciation dont il est question dans le livre :

1. Heureux

 « 88 % des Québécois se disent heureux, alors que ce taux n’est que de 77 % dans le reste du Canada. Ce taux chute même sous les 70 % en Colombie-Britannique » (p. 48). Ce facteur serait intimement lié à la « joie de vivre » héritée des Français. Les Québécois vivent plus dans le moment présent et recherchent plus le plaisir que les Canadiens anglais. 

2. Consensuel

Contrairement aux Français, par exemple, les Québécois fuient la controverse, en public comme en privé. « Les Québécois privilégient le gros bon sens aux opinions tranchées et définitives » (p. 78). Pour illustrer ce propos, Jean-Marc Léger explique, à partir de son expérience de sondeur, comment se passent les séances de groupes de discussion (groupe de discussion) qu’il anime, selon les pays où elles ont lieu. « En France, ces groupes durent trois heures, car les Français n’ont jamais assez de temps pour s’exprimer, s’engueuler et se contredire un peu. Dans le Maghreb, les gens “s’obstinent” sans arrêt, alors qu’en Grande-Bretagne, on s’envoie promener avec la plus grande politesse du monde. […] Le défi au Québec est d’aller au-delà des consensus qui s’établissent trop rapidement. Au Québec, on n’aime pas la chicane. Après quelques minutes, tout le monde est d’accord et la discussion se termine. » (p. 85)

3. Détaché

Les Québécois sont souvent hésitants et préfèrent souvent s’abstenir. « Il y a eu quatre référendums au Québec depuis 1942 et, chaque fois, le Québec a dit non. […] La seule fois où les Québécois ont dit oui, c’est lors du référendum de 1919 », portant sur la vente d’alcool. « En somme, la seule fois où le Québec a dit oui, c’est quand on lui a proposé la fête et le plaisir. » (p. 94) 

4. Victime

Les Québécois ont peur de l’échec, ont une aversion pour le risque et ont tendance à rejeter sur les autres la faute de ce qui leur arrive, individuellement et collectivement.

5. Villageois

Une analyse des médias montre que les Québécois se passionnent pour eux-mêmes, leurs équipes sportives, leur colonie artistique, leur nation, mais s’intéressent peu au reste du Canada et au reste du monde. « Le village a longtemps été à la base de la survie du peuple québécois. Il lui a permis de résister à un territoire hostile, à la rudesse du climat et à l’assimilation anglaise. Le village a aussi conditionné les Québécois à une culture d’entraide, de solidarité et de partage. Le village a été le frein, mais le village a aussi été la solution. » (p. 161). 

6. Créatif

L’isolement du Québec a favorisé l’éclosion d’un peuple de « patenteux ». Sont ainsi des inventions québécoises non seulement la motoneige, mais aussi la radio AM (1866), le combiné téléphonique (1878), le beurre d’arachide (1884), le bas-culotte (1954), la trithérapie (1988) et le vaccin porcin (2001), pour ne nommer que quelques exemples. 

7. Fier 

Le trait caractéristique le plus récent des Québécois est l’esprit d’entreprise. « L’argent n’est plus un péché. […] On trouve même 40 % des jeunes de moins de 35 ans qui croient que l’argent fait le bonheur, comparativement à 30 % de l’ensemble de la population. » (pp. 201-202) « Selon le ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation, depuis 2010, 85 entreprises québécoises, pour une valeur moyenne de 400 millions de dollars, ont été achetées par des compagnies à l’extérieur du Québec, alors que 258 entreprises hors Québec, pour une valeur moyenne de 523 millions de dollars, ont été achetées par des compagnies québécoises. » (p. 207)

Les sondages constituent un luxe dans lequel on investit peu dans les collèges, alors autant en tirer le meilleur partie, quand l’initiative vient de l’extérieur! Devant l’abondance d’informations que contient cette étude, nous pouvons anticiper l’utilité du rapport quant à la manière d’aborder des sujets aussi importants que l’échec, la créativité, l’humilité ou l’ouverture sur le monde dans la sensibilisation de nos jeunes à l’entrepreneuriat. À prendre le tout avec un grain de sel, car l’ironie de la chose, c’est qu’on court « statistiquement » un risque de se rendre compte que la génération Z ne se sent pas du tout concernée par ces résultats!

Références bibliographiques

Léger, J., Nantel, J. et Duhamel, P.(2016). Le Code Québec : les sept différences qui font de nous un peuple unique au monde. Québec : Les éditions de l’homme.

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