Un reportage de Melisssa Claudie Philippe
Le mardi 15 août 2017, l’innovation pédagogique dans l’enseignement de l’entrepreneuriat était au cœur de la journée de ressourcement qui s’est tenue aux Hautes études commerciales (HEC) à Montréal. Cet événement, organisé par Louis Jacques Filion et Franck Barès, est destiné à valoriser la créativité et l’innovation dans l’enseignement de l’entrepreneuriat du primaire à l’université. Réflexions, ateliers, réseautage et conférences ont irrigué HEC Montréal, pendant 8 heures, au grand plaisir des 125 participants de tous les ordres.
Ce moment a constitué une opportunité d’échange et de questionnement autours de divers sujets liés à l’éducation entrepreneuriale, notamment l’enjeu de la réussite scolaire.
Visualisez la présentation qui accompagnait l'atelier en PDF: Présentation du 15 aout 2017
Dans l’atelier 2, animé par Raymond-Robert Tremblay, coordonnateur du Projet d’éducation entrepreneuriale au cégep (PEEC) et présenté par une équipe composé de 8 représentants de cégeps affiliés au projet, 3 questions centrales ont alimenté les réflexions:
- Question 1. Comment l’enseignement formel de l’entrepreneuriat permet-il de développer l’esprit d’entreprendre? La mise en oeuvre de la pédagogie entrepreneuriale favorise le développement des valeurs et des attitudes entrepreneuriales auprès des jeunes tout en augmentant leur volonté d’entreprendre. Le développement de l’esprit d’entreprendre, jumelé à une éducation à l’entrepreneuriat qui limite les envolées théoriques, incite l’implication dans le milieu et privilégie un encadrement individuel peuvent améliorer leur pouvoir d’action et leur donner le goût de devenir entrepreneurs. Quelques formules gagnantes pour l’intégration de l’entrepreneuriat dans les programmes d’études ont également été proposées: l’intégration de l’entrepreneuriat dans la grille de cheminement scolaire, l’implication de nombreux acteurs et la mise en oeuvre d’activités pédagogiques qui privilégient l’apprentissage expérientiel.
- Question 2. Les clubs entrepreneurs étudiants et les entreprises-écoles sont-elles des formules gagnantes afin de favoriser l’engagement scolaire? En s’appuyant sur leurs propres expériences, nos deux enseignants en gestion ont démontré que les dimensions affectives, cognitives et socioculturelles qui sont impliquées dans l’évolution des étudiants dans les clubs d’entrepreneurs peuvent les aider à maintenir un niveau de motivation remarquable et susciter leur engagement. En effet, les colloques, les voyages, les visites d’entreprises et d’autres activités entrepreneuriales organisées au sein des clubs, créent un contexte d’apprentissage motivant et signifiant pour les étudiants et des opportunités multiples de développement du sentiment d’appartenance et de jouer un rôle actif tout en collaborant avec l’enseignant.
- Question 3. L’animation entrepreneuriale au collégial permet-elle vraiment de développer les qualités et les attitudes attendues d’un apprenti entrepreneur ou ne fait-elle que révéler ce qui est déjà présent? En abordant ces questions, les intervenants ont décrit divers types d’interventions et les résultats qu’ils ont pu observer. Les activités parascolaires dans une perspective d’intrapreneuriat et d’entrepreneuriat responsable, des concours de présentation d’idées d’affaires (le concours Vise dans le mille), l’animation communautaire, la création d’écosystèmes entrepreneuriaux (La Zone entrepreneuriale, à Trois-Rivières) sont des exemples concrets d’initiatives d’animation avec des impacts concluants auprès des étudiants du cégep de Trois-Rivières, Limoilou et Vieux-Montréal.
Si aucune donnée scientifique n’a encore prouvé que l’entrepreneuriat éducatif peut augmenter l’engagement et la réussite scolaire, le ton affirmatif emprunté par les intervenants et les témoignages qu’ils ont partagés sont susceptibles de donner un élan de confiance et de créativité aux enseignants, quant aux multiples potentiels de l’entrepreneuriat éducatif.
Les intervenants du PEEC
- Animation : Raymond-Robert Tremblay, coach et consultant en gestion, coordonnateur du PEEC.
Question 1 – enseignement de l’entrepreneuriat
- Maxime Arcand, professeur de techniques de gestion, Cégep de Trois-Rivières (In abstentia)
- Mélissa Claudie Philippe, chargée de projet, Projet d’éducation entrepreneuriale au cégep (PEEC)
Question 2 – les clubs entrepreneurs étudiants
- Louis Gosselin, professeur retraité en techniques de gestion, Cégep de l’Abitibi-Témiscamingues, campus d’Amos, membre du CA de l’ACEE
- Alexandre Matthieu, professeur en techniques de gestion, Cégep de l’Outaouais
Question 3 – l’animation entrepreneuriale
- Joëlle Guay, conseillère pédagogique et enseignante en agronomie, Cégep de Sherbrooke
- Valérie Huppé, responsable du programme entrepreneuriat-études, Cégep Limoilou
- André Lamoureux, conseiller pédagogique à la Zone entrepreneuriale, Cégep de Trois-Rivières
- Maude Lemire-Desranleau, conseillère en entrepreneuriat, Cégep du Vieux Montréal
Conclusion: le pari du PEEC
Parmi l’assistance de 35 personnes, on notera l’intérêt suscité par le PEEC auprès de collèges qui n’en sont pas membres. De nombreuses questions ont été soulevées et de manière générale on peut dire que le PEEC a joué un rôle de stimulation de l’entrepreneuriat éducatif pour tout le réseau. La fécondité des échanges donnera certainement lieu à des initiatives locales bienvenues pour le mouvement d’éducation entrepreneuriale. Mission accomplie pour le PEEC!