La Bûche glacée ou l’entrepreneuriat n’attend pas l’âge

11 mai 2017

Un reportage de Mélissa Claudie Philippe

Le 15 avril 2016, Sara-Jeanne Bouchard lançait sa première entreprise, à l’âge de 19 ans. La Bûche Glacée, située à Beauport, est une invitation à savourer un contraste : un dessert glacé dans une atmosphère des plus chaleureuses.

A la suite d’une commotion cérébrale, Sara-Jeanne a dû abandonner temporairement ses études au cégep Limoilou. La remise en question qu’a occasionné ce retrait des activités académiques a précipité son lancement en affaires. Pour Sara-Jeanne, c’était un risque qu’elle était capable d’assumer: «Au fait, une fois ma décision prise, je ne pensais plus aux risques!, nous a-t-elle confié».

Sara-Jeanne Bouchard en 2017

Sara-Jeanne est fille d’un couple d’entrepreneurs, qui gère des résidences pour personnes âgées depuis 5 ans. La culture entrepreneuriale dont elle est imprégnée, jumelée au modèle de couple en affaires qu’elle connaît ont probablement eu une influence sur l’entrepreneure qui s’est alliée à son ami, Philippe Larouche pour partir le bar laitier.

Le projet à ses débuts

Sara-Jeanne a intégré le programme entrepreneuriat-études du cégep Limoilou en 2015. Elle a dû interrompre ses études suite à une commotion cérébrale occasionnée par une chute de cheval. Devenue momentanément inapte à poursuivre ses études, Sara-Jeanne en a profité pour se remettre en question. Au départ, l’immobilier était le secteur qui l’attirait le plus. Cependant, un bar laitier lui semblait être une opportunité avec des potentiels tout aussi intéressants. Encouragée par ses parents et soutenue par son partenaire, Sara a aujourd’hui le meilleur des deux mondes: une affaire fructueuse et du temps à consacrer à ses études en administrations des affaires, à l’Université Laval.

Le site web de la Bûche glacée est très attirant et reflète bien l’énergie qui a présidé à sa fondation.

Le processus entrepreneurial

Il a fallu 2 années de travail acharné pour finalement mettre l’entreprise sur pieds.

D’abord, Sara-Jeanne a intégré un bar laitier en tant qu’employée afin de découvrir le mode de fonctionnement de ce type d’entreprise. C’est dans ce milieu qu’elle a appris diverses techniques de production de crèmes à la glace et desserts semblables, mais surtout, elle a découvert une passion pour le domaine.

Ensuite, le développement d’un plan d’affaires. Pour Sara-Jeanne, il s’agit d’un outil qui leur a ouvert des portes à bien des opportunités. Outre le fait qu’il leur a permis de développer le concept de produit, réfléchir aux éléments de différenciation par rapport à la concurrence, faire des choix de marketing stratégiques et prévoir la rentabilité de l’entreprise. Cet outil les a aidés à participer à des concours comme OSEentreprendre 2016 (2e prix) et Propulse ton idée d’affaires (1er prix), et ainsi de gagner des bourses et d’obtenir des prêts de démarrage.

Une fois prête à se lancer,  il fallait déterminer un bon emplacement géographique. Le local appelé à être le siège social de la Bûche Glacée, devait être situé dans un endroit avec certaines caractéristiques. Situé sur l’avenue Larue, un bassin de population, une école, un terrain de jeu et un parc sont autant d’attraits qui facilitent l’essor de son entreprise qui compte 12 employés.

Des ressources incontournables

Valérie Huppé, responsable du programme entrepreneuriat-études au cégep Limoilou, avec sa protégée, Sara-Jeanne Bouchard

Le cégep Limoilou propose à ses étudiants des ressources très utiles à la préparation des apprentis entrepreneurs. Dans le contexte du Salon des ressources en entrepreneuriat, elle a fait une rencontre marquante avec Dominique Brown, le propriétaire de Chocolats Favoris. Des activités entrepreneuriales de ce genre sont créées pour favoriser le réseautage et l’apprentissage grâce au partage d’expériences d’entrepreneurs bénévoles. À cela s’ajoute l’engagement des conseillers en entrepreneuriat qui offrent un regard externe et un jugement constructif durant toutes les étapes du processus. Finalement, les ateliers du programme entrepreneuriat-études lui ont permis de se renseigner sur divers enjeux, de la planification au lancement de son entreprise.   

Des compétences et des valeurs entrepreneuriales en action

Sara-Jeanne avoue que les études qu’elle entreprend en administration des affaires enrichissent ses connaissances dans des domaines techniques, comme la comptabilité, et stratégiques, comme le marketing. Par contre, la gestion des ressources humaines s’apprend sur le tas et le leadership est une valeur clé: «Il faut avoir du leadership pour motiver son équipe de travail. Ce n’est pas inné chez moi. Savoir où aller chercher les compétences et les informations qui nous manquent peut aider dans la gestion quotidienne de ses employés.»

En outre, il faut être:

Débrouillard: sans vouloir tout maîtriser, il faut néanmoins avoir les rudiments dans la plupart des domaines en lien avec son entreprise. C’est aussi un signe de confiance en soi et de passion, car cela nous permet d’être impliqués dans toutes les composantes de son entreprise.

Déterminé: le chemin n’est pas linéaire et les problèmes peuvent surgir à n’importe quel moment du processus. Il faut donc s‘accrocher à son projet et y croire fermement pour ne pas abandonner en cours de route.

Assidu: lancer et gérer une affaire requiert un travail régulier et appliqué.  Sara-Jeanne ajoute qu’il est important de savoir gérer son temps et de travailler assidûment dans les différentes tâches qui relèvent de sa responsabilité dans l’entreprise. C’est d’ailleurs, l’un des points forts de cette jeune femme qui ne remet jamais rien à demain.

Prêt à fournir l’effort nécessaire:  Pour elle, l’échec n’est pas une option. Une fois les risques calculés, le plus important consiste à concentrer ses efforts sur le travail à fournir pour atteindre ses objectifs.

Mélissa Claudie Philippe (à droite) prépare ses entrevues avec Sara-Jeanne Bouchard et Albert Sinotte, jeune entrepreneur issu du cégep de Trois-Rivières, lors du lancement du PEEC le 3 mai 2017

À la toute fin, Sara-Jeanne nous a expliqué en quoi la prise de risque est déterminante pour un entrepreneur. Il va de soi que le risque doit être calculé à l’avance, après quoi il faut tout mettre en oeuvre pour réussir. Une personne avec l’intention de se lancer en affaires doit absolument connaître son niveau de tolérance au risque et avoir une idée claire de sa situation personnelle, avant de choisir un domaine. Il existe des opportunités avec différents niveaux de risque. C’est à l’entrepreneur de faire le choix le plus en adéquation avec sa propension à la prise de risque.

Sara-Jeanne voit déjà plus loin. Elle qui partage allègrement ses intentions de reprendre l’entreprise familiale et guette l’hôtellerie et l’événementiel comme domaines dans lesquels elle pourrait éventuellement partir des entreprises. En attendant, avec une appréciation de 4.9/5 sur Facebook, cette entreprise à tout le potentiel de devenir la bûche favorite des Québécois!

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Le PEEC outille les intervenants entrepreneuriaux des collèges afin d’intervenir dans tous les aspects de l’entrepreneuriat éducatif en enseignement supérieur. Ainsi, il favorise la persévérance et la réussite scolaire, de même que l’implication des apprentis entrepreneurs dans leur communauté. En complémentarité avec les autres organismes
œuvrant en entrepreneuriat, il stimule l’entrepreneuriat étudiant à travers ses trois
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  1. La sensibilisation
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  3. La réalisation.

Le PEEC encourage l’apprentissage dans l’action et l’entrepreneuriat responsable et social.

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